3278. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.
Potsdam, 3 octobre 1748.
Vous aurez vu, par le post-scriptum de la dernière dépêche du sieur d'Ammon, la situation où se trouve actuellement à Aix-la-Chapelle l'affaire de la garantie de la Silésie et de quelle façon le comte de Sandwich s'est expliqué à ce sujet. Comme je veux bien me prêter à garantir à la république de Hollande la nouvelle barrière qu'on va lui constituer dans les Pays-Bas, pourvu que la République se prête en même temps à me garantir toutes mes possessions de la Silésie et du comté de Glatz, j'ai bien voulu vous faire savoir mes intentions là-dessus, afin que vous en puissiez instruire convenablement le sieur d'Ammon et faire expédier en même temps les autorisations nécessaires qu'il vient de demander par la susdite dépêche, pour s'en servir selon que les circonstances l'exigeront. Ce qui me ferait un plaisir sensible, est si le sieur d'Ammon savait profiter de cette ma démarche, afin que je puisse être<253> dispensé par là de toute autre garantie ou à quoi on voudrait m'engager d'ailleurs selon les dispositions des préliminaires de paix. Aussi doit-il en faire la tentative et employer son savoir-faire, pour voir s'il y pourra réussir; mais avec tout cela, il faut qu'il ne perde jamais de vue que je demande absolument que la garantie de la Silésie, telle qu'elle est stipulée dans les préliminaires, entre dans le traité définitif de paix, et que c'est sur ce principe qu'il faudra régler le reste de ses démarches.
Au surplus, je trouve assez bonne l'idée dudit d'Ammon qu'on doive dispenser le roi de Sardaigne de la garantie de ma Silésie, pour qu'il n'ait plus lieu d'insister sur ma garantie de toutes les dispositions du traité de paix définitif, et si d'Ammon peut venir par là à mes fins, je vieux bien permettre qu'il en fasse usage. Vous ne laisserez pas d'instruire assez amplement le sieur d'Ammon sur la manière qu'il doit se conduire dans un cas aussi critique et épineux que celui dont il s'agit à présent, et vous ferez ensuite communiquer tout ce qu'il en faut au sieur de Klinggraeffen, pour qu'il se conduise en conséquence. Et sur ce, je prie Dieu etc.
Federic.
Nach der Ausfertigung.