3362. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.
Potsdam, 30 novembre 1748.
C'est avec bien de la satisfaction que j'ai vu, par vos dépêches du 15 de ce mois, les bonnes manières dont vous vous êtes servi pour insinuer adroitement au comte Tessin tout ce que je vous avais ordonné de lui remontrer sur différents sujets; il faut que je vous rende la justice<302> que vous vous y êtes pris en ministre habile et entendu; aussi continuerezvous d'agir de cette manière avec lui, afin d'adoucir et de tenir tranquille la grande vivacité de ce ministre, qui d'ailleurs donne quelquefois un peu trop légèrement croyance à des bruits qu'il n'a pas assez éclaircis. Au reste, je veux vous dire, quoique pour votre direction seule, que je sais à présent de bon lieu et à n'en pouvoir douter que le parti autrichien et russien est dans la ferme persuasion que, dès que le roi de Suède sera mort, le Prince-Successeur avec le ministère suédois travailleront à faire changer la forme du gouvernement, dans la confiance qu'ils y seront soutenus par la France et par moi, de quoi ledit parti est principalement inquiet et ombragé. Sur quoi, je crois pouvoir conclure que, pourvu qu'on ne touche point à quelque changement à la forme de gouvernement, tout le reste pourra se passer assez tranquillement.
Federic.
Nach dem Concept.