3403. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.
Berlin, 31 décembre 1748.
J'ai été extrêmement satisfait de la dépêche très instructive que vous m'avez faite en date du 20 de ce mois. Elle m'a répandu de grandes lumières sur bien des choses et sur la façon dont j'aurai à me gouverner dans les affaires les plus importantes, parceque je me vois par là à même de prévoir la tournure que les affaires iront prendre dorénavant. Je crois pouvoir en conclure deux choses, premièrement que, par la faiblesse du gouvernement présent de la France, les Anglais deviendront les maîtres absolus de toutes les grandes affaires, et que les Français leur mettront en main eux-mêmes toute la supériorité; et, en second lieu, que les Anglais, par leurs différentes insinuations à mon sujet, ont su jeter beaucoup de soupçons dans l'esprit du ministère de France sur ma conduite et ma façon de penser. Les discours que vous avez entendus là où vous êtes, savoir qu'on n'a fait la guerre que pour rendre le roi de Prusse plus grand, m'en sont de sûrs garants, et je ne saurais les regarder que comme des étincelles qui sont passées dans le public de ce que l'on a su insinuer au ministère de France à mon égard, ainsi que j'en puis aisément juger de ce qui en est. Au surplus, vous continuerez de voir avec la même attention que vous avez fait jusqu'ici, sur tout ce qui a du rapport à mes intérêts, et de m'avertir exactement de tout ce qui en parviendra à votre connaissance.
Federic.
Nach dem Concept.
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