3445. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.
Berlin, 28 janvier 1749.
Je vous renvoie à ce que je vous fais connaître par mes dépêches d'aujourd'hui du département des affaires étrangères, et il ne me reste<356> qu'à vous dire, sur celle que vous m'avez faite le 18 de ce mois, qu'il faut bien que la cour de Vienne se prête à tout ce que la France désire par rapport à l'accomplissement du dernier traité de paix, puisque sans cela la France arrêtera l'évacuation des places qui doivent revenir, aux Pays-Bas, à l'Impératrice-Reine. De plus, il n'y a pas lieu de s'étonner de ce que l'Empereur négocie sur son crédit autant d'argent qu'il peut trouver, puisque les sommes que l'on doit restituer aux Génois et qui, à ce qu'on m'a voulu assurer, montent à plusieurs millions, ne peuvent point s'acquitter des revenus ordinaires.
Au surplus, j'ai vu des lettres d'officiers russiens en Moravie par lesquelles ils mandent que les ordres leur sont venus pour marcher incessamment, et qu'ils doivent même marcher avec autant de diligence que la moindre de leurs marches doit être de trois milles par jour, et qu'il y en aura de quatre ou cinq milles.
Du reste, j'approuve parfaitement que vous me marquiez sans déguisement tout ce que vous entendez sur ce qui peut se rapporter à mes intérêts“, je veux même que vous continuiez de la sorte. Vous conviendrez cependant, aussi, qu'entre tant de choses qui vous en parviennent, il faut bien que vous discerniez celles qui peuvent être fondées, d'avec celles qui ont l'air d'être controuvées, que vous les pesiez au possible et que vous me marquiez votre sentiment là-dessus.
Federic.
Nach der Ausfertigung.