3472. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.
Rohd berichtet, Stockholm 31. Januar:375-1 „M. Panin eut sa conférence avanthier, et le comte de Tessin, que j'ai rencontré à la cour le soir du même jour, m'informa d'abord de ce qui s'y était passé, savoir que le ministre de Russie avait insinué par ordre de sa cour que Sa Majesté l'Impératrice venait d'apprendre qu'il y avait un plan formé de changer la forme du gouvernement en Suède immédiatement après la mort du Roi; mais comme elle ne pourrait regarder avec indifférence un pareil changement, vu l'obligation où elle était de la maintenir en vertu le l'article 7 du traité de Nystad, aussi bien que par celui d'Abo, qui n'y avait rien changé, elle avait pourtant cru nécessaire de s'expliquer là-dessus, et ne pourrait pas s'empêcher, au cas qu'on voulût réellement en venir à changer ladite forme du gouvernement, de prendre alors des mesures efficaces pour s'y opposer. La réponse du comte de Tessin à la déclaration du ministre de Russie a été environ dans ces termes: Qu'on était surpris, à la vérité, d'entendte parler d'un pareil plan, mais qu'on avait aussi lieu d'être persuadé qu'il n'en était rien, et qu'on y était d'autant plus fondé que le gouvernement, connaissant l'intérieur du pays et des provinces, pourrait assez bien être informé pour savoir qu'il n'en était pas du tout question, si l'on voulait en excepter quelques bruits qui malgré lui avaient été semés sur la frontière de Norvège; que ce même gouvernement et la nation avaient tant de confiance dans la sagesse de Son Altesse Royale le Prince-Successeur, dans son serment et dans les constitutions de ce royaume, qu'on n'avait aucun lieu d'appréhender un bouleversement dans la forme présente du gouvernement, et qu'on n'avait besoin d'aucun secours étranger pour une affaire de cette nature.“ | Potsdam, 15 février 1749. J'ai été content de la relation que vous m'avez faite du 31 du janvier dernier, touchant la déclaration que la cour de Russie a fait faire par le sieur Panin, et j'ai surtout fort applaudi à la façon modérée dont les ministres de Suède y ont répondu. Cependant, comme l'on ne saurait se fier aux paroles emmiellées de la Russie avant que de voir plus clair dans son système, vous devez tirer encore vos arguments de cette déclaration, pour convaincre les ministres de Suède de la nécessité absolue qu'il y a d'arranger tellement leurs affaires qu'au cas de mort du roi de Suède il ne se fasse la moindre chose qui puisse donner occasion aux ennemis de la Suède, et en particulier à la Russie, de venir à des éclats. Il me semble même qu'on devrait penser à prendre des mesures pour que le rusé chancelier de Russie n'intriguât pas avec quelques-uns de son parti, membres de la Diète à assembler après le décès du roi de Suède, afin que ceux-ci proposent eux-mêmes alors des changements dans la forme du gouvernement, dans le but d'y attirer les autres et de donner par là occasion au chancelier de Russie de mettre en exécution ses mauvais desseins contre la Suède; aussi, quand jamais ce cas que je suppose devrait arriver, il me semble qu'on devrait rondement déclarer alors de la part du Prince-Successeur qu'on se tiendrait absolument à la forme présente |
du gouvernement et qu'on ne souffrirait point qu'il s'y fît le moindre changement. Vous ne laisserez pas de communiquer sur ceci avec le comte Tessin et le sieur de Rudenschöld, en leur représentant la nécessité qu'il y avait à obvier à tout ce que les ennemis de la Suède pourraient machiner contre celle-ci, afin de les prévenir à tous égards. Federic. |
Nach dem Concept.
375-1 Vergl. S. 372. 373.