3545. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE GOLTZ A MOSCOU.
Potsdam, 15 mars 1749.
Votre dépêche du 20 de février dernier m'est bien parvenue, et, les choses en étant une fois là où elles le sont, comme je vous ai écrit en dernier lieu, avec le malheureux comte de Lestocq, je veux que vous n'en touchiez plus rien à l'avenir dans vos dépêches, si ce n'est en cas, seulement, que la Russie voulût se prévaloir de cette affaire pour en faire du bruit dans le monde.
Mais ce que je vous recommande principalement, c'est que vous redoubliez d'attention dans la crise présente des affaires et que vous observiez soigneusement le Chanceher, pour tâcher de vous apercevoir, en lui, s'il a l'air plus pensif, et pour savoir s'il est plus affairé et laborieux qu'à son ordinaire; s'il lui arrive fréquemment des courriers; s'il confère souvent avec les ministres étrangers, et autres choses de cette nature, lesquelles, si vous me les rapportez exactement, peuvent servir à me fournir beaucoup de lumière, en les combinant ici avec d'autres circonstances qui me reviennent d'autre part. Vous ferez aussi de votre mieux pour mettre au fait pour où les troupes russiennes qui retournent des pays autrichiens ont ordre de diriger leur marche, et quelle est la destination de ces nouveaux bataillons qu'on forme en Russie, et vous n'oublierez non plus de me marquer ce qui vous entrera des affaires de Turquie et de Perse.
Federic.
Nach dem Concept.