3576. AU CONSEILLER PRIVE DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.
Potsdam, 1er avril 1749.
J'accuse vos dépêches du 18 et du 20 du mois passé de mars et vous renvoie à tout ce que je vous ai fait répondre là-dessus par le département des affaires étrangères. J'ai seulement à vous dire encore qu'il m'est entré d'un assez bon lieu qu'un officier assez intelligent du corps auxiliaire russien qui est sur son retour par la Pologne, ayant rencontré à sa marche un officier de mes troupes de sa vieille connaissance, lui a confié que le général Lieven avait un ordre secret du cabinet de sa cour de régler sa marche en sorte qu'il puisse arriver le 20<465> ou le 25 de juin aux environs de Mietau en Courlande et qu'il devait rassembler là les troupes qui sont sous ses ordres, et se retrancher, le mieux qu'il le pourrait, ou entre Libau et Mietau, ou entre cette dernière ville et Riga, et tâcher de mettre une rivière ou quelque marais devant le front de son camp. Il a dit d'ailleurs que ce serait le général Fermor, qui aurait le commandement de l'armée russienne en Finlande. Je vous dis tout ceci afin que vous en deviez informer la Princesse Royale, ma sœur, et prendre par là l'occasion de lui faire voir encore l'incongruité qu'il y aurait à faire cette déclaration en Russie dont les ministres de Suède ont voulu charger le baron de Höpken.465-1 Vous devez ajouter que je savais à présent de science certaine que le dessein le plus pressant des deux cours impériales est à présent de faire accéder l'Angleterre dans leur concert, et qu'ils veulent mettre tout en usage pour y parvenir, et de travailler alors, quand ils se seront assurés de l'Angleterre, à attirer aussi le Danemark dans leur parti, qui jusqu'à présent n'y est pas, de quoi je suis d'autant plus persuadé que celui-ci vient de prendre la résolution d'envoyer à ma cour une personne de qualité de ministre et que le choix en doit être tombé sur le chambellan de Rosenkrantz, fils du ci-devant ministre de conseil, de ce nom.
Federic.
Nach dem Concept.
465-1 Vergl. Rohd's Bericht, Stockholm 14. März, S. 459. Am 18. März berichtet Rohd, die Abgabe der nach jenem Berichte beabsichtigten Erklärung sei verschoben, damit Wulfwenstjerna in Berlin zuvor die Meinung des Königs von Preussen darüber einholen könne.