3645. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A LONDRES.
Schweidnitz, 9 mai 1749.
Je me suis attendu à la réponse vague et générale que les ministres d'Angleterre vous ont donnée, selon le rapport que vous en avez fait du 25 d'avril dernier, sur la demande que vous leur avez faite relativement à ce que j'avais à attendre de l'Angleterre au cas que je fusse attaqué un jour d'un de mes voisins;519-3 aussi la conséquence que vous en tirez est très juste. Quant aux affaires du Nord, mes nouvelles sont que la cour de Vienne, apparemment sur les insinuations de celle de Londres, hésite, de plus en plus, de s'y ingérer dans le moment présent, et je viens d'apprendre par un canal sûr que le ministre autrichien à la cour de Russie, le comte Bernes, a reçu un courrier de sa cour dont les dépêches qu'il lui a apportées marquent que, comme les<520> affaires entre la Russie et la Suède commençaient à devenir sérieuses, lui, comte Bernes, devait y aller fort bride en main et insinuer au chancelier de Russie que, quoique l'Impératrice-Reine remplirait toujours exactement les engagements où elle était avec la Russie, cependant son intention était de conserver la tranquillité du Nord, excepté le cas quand la Suède voudrait changer la forme du gouvernement présent; que, ce seul cas excepté, l'Impératrice-Reine ne saurait point prendre part à la guerre que la Russie intentait à la Suède, qu'elle ne saurait envisager que tout-à-fait hors de saison, ni y donner le secours que la Russie avait réclamé. J'ai bien voulu vous avertir de ces particularités, quoique uniquement pour votre direction et sans que vous deviez en communiquer quelque chose à qui que ce soit. Au surplus, vous devez être bien attentif pour savoir la réponse que la Russie va faire à la cour de Londres relativement aux affaires du Nord, afin de m'en pouvoir exactement instruire, le plus tôt que vous le saurez faire.
Federic.
Nach dem Concept.
519-3 Vergl. S. 490.