<102> jusqu'ici ont passé chez tout le monde pour innocentes, je n'y vois aucun sujet d'ombrage pour elles. Vous lui ferez faire encore la réflexion qu'en considérant naturellement les liaisons que la Suède avait prises avec le Danemark, l'on trouverait aisément qu'il y avait peu de réalité là-dedans et que la Suède en aurait retiré peu d'avantage si l'on n'en avait fait une certaine ostentation, afin d'en imposer aux autres, de façon que j'étais presque assuré que la déclaration ferme que la France avait faite relativement aux affaires du Nord, et ce que la Porte Ottomane avait fait déclarer si énergiquement au ministre de Russie à Constantinople, avec la nouvelle qu'on a eue de l'alliance renouvelée entre la Suède et le Danemark, ont été les seuls motifs qui ont inspiré au chancelier Bestushew des sentiments plus modérés, au point qu'il a bien radouci les termes de la déclaration que le sieur Panin a faite à Stockholm — à ce que vous aurez vu par ce que je vous en ai fait communiquer — à proportion de ce qu'elle a été selon le premier projet qu'on en avait couché, et que nous en avons retiré au moins cet avantage que nous sommes sûrs que la tranquillité du Nord sera conservée aussi longtemps que le roi d'à présent de Suède restera en vie, et qu'en gagnant du temps nous avons peut-être gagné tout le reste.
Federic.
Nach dem Concept.
3879. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE VOSS A DRESDE.
Voss berichtet, Dresden 13. September: „La noblesse est fort mécontente ici et ne peut revenir de son étonnement comment ïe comte de Brühl a pu engager le Roi à signer un rescrit tel que celui que ce ministre a lu aux États dans la dernière audience. C'est la pièce la plus intéressante de toute la Diète. Le Roi y témoigne son mécontentement contre la noblesse en général, promet de soutenir le Engeren Ausschuss, et, monant1 qu'il savait fort bien les dettes de la Steuer et qu'aucun capital n'avait été emprunté sans sa volonté, il donne, pour ainsi dire, pleine quittance au comte de Brühl comme directeur de la Steuer … La comtesse de Sternberg, sous prétexte d'aller aux noces de sa sœur,2 partira en peu pour Vienne. Comme elle est aimée de toute la cour et du premier ministre et aime se mêler d'affaires, il se pourrait bien qu'elle se charge de quelque commission ou chipotage.“ | Potsdam, 20 septembre 1749. J'attendrai la relation détaillée avec les pièces intéressantes concernant les affaires de la Diète que vous me faites espérer dans votre dépêche du 13 de ce mois. Le tour dont le comte de Brühl s'est servi pour se tirer de toute recherche de son administration de la Steuer, sent son homme adroit et qui sait ce qu'il faut pour son avantage et pour se mettre en sûreté. Il ne me paraît point que le voyage que la comtesse Sternberg va faire, dût renfermer du mystère, ne connaissant point d'affaire importante sur laquelle la cour de Vienne saurait négocier avec celle de Dresde dans le moment présent |
1 Sic = rappelant.
2 Gräfin Josepha Starhemberg.