<403> différents lieux relativement aux affaires du Nord, il me paraît que les Russes, les Anglais et les Autrichiens veulent laisser dormir les différends que les premiers ont avec la Suède, et faire, pour ainsi dire, une espèce de trève jusqu'au temps où ils croiront avoir arrangé leurs flûtes, et qui leur paraîtra être le moment favorable pour exécuter leurs desseins, à moins qu'il n'arrive quelque incident inopiné qui les obligera de changer de système.
J'ai été bien aise d'apprendre que la cour impériale se trouve embarrassée de l'affaire de Hohenlohe. Elle a raison d'en être inquiète à tous égards, car si elle prend le parti de pousser sa pointe, elle se rendra odieuse à tout le parti protestant et s'attirera bien des affaires sur les bras; si, au contraire, elle veut plier, comme je crois sûrement qu'elle sera obligée de le faire, elle montrera le défaut de la cuirasse, et l'autorité impériale sera avilie.
Pour ce qui regarde la nouvelle qui vous a été donnée d'une Diète en Hongrie que la Reine-Impératrice voudrait assembler dans le même temps qu'elle ferait camper ses troupes qui se trouvent dans ce royaume, j'ai de la peine à croire que cette Princesse voudrait tenter une démarche aussi périlleuse que celle-là; car, quoiqu'il soit sûr que dans le moment présent elle n'en aurait rien à craindre et qu'elle saurait diriger par ce moyen-là les affaires du royaume à son gré, elle aurait cependant toujours à redouter que la nation ne s'en souvienne dans un temps de guerre et qu'elle ne se serve du même moyen pour faire alors la loi à la cour de Vienne. Il y a des choses où il ne convient absolument pas de donner des exemples téméraires et hasardeux.
Au reste, j'approuve que vous ayez fortifié le jeune prince de Hohenzollern dans les dispositions que vous lui avez remarquées; s'il s'avise de venir chez moi, il sera toujours le bienvenu.1
Federic.
Nach dem Concept.
4360. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A HANOVRE.
Potsdam, 23 juin 1750.
A mon retour du voyage que j'ai fait en Prusse, les dépêches que vous m'avez faites du 11, du 13 et du 17 de ce mois, m'ont été
1 Graf Otto Podewils berichtet am 13. Juni: „Le jeune prince de Hohenzollern, lieutenant-colonel au service de l'Impératrice-Reine et qui vient de succéder à son oncle, m'a dit qu'il voulait non seulement s'attacher à Votre Majesté, à l'exemple de ses ancêtres, mais les surpasser à cet égard par un dévouement tout particulier à Ses ordres. Qu'il venait de demander à l'Impératrice-Reine le régiment de son oncle, que la maison de Hohenzollern avait possédé depuis plus d'un siècle; que si l'on le lui refusait, il quitterait entièrement ici et viendrait offrir ses services à Votre Majesté; mais qu'en cas même qu'il l'obtînt, il comptait de se rendre à Votre Majesté, comme chef de la maison, pour se mettre à Ses pieds et demander Sa protection.“