3873. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE GOLTZ A MOSCOU.

Potsdam, 16 septembre 1749.

Je ne doute nullement que vous n'ayez pu vous mettre au fait de différentes particularités intéressantes, dans cet entretien avec l'ami connu que vous espériez avoir avec lui, selon que vous le marquez par votre dépêche du 25 d'août dernier, et je suis présentement à en attendre votre rapport.

Le sieur Panin vient enfin de faire à Stockholm, le 3 de ce mois, la déclaration dont la Russie avait menacé depuis si longtemps.

Comme le temps ne permet pas de vous transcrire le détail de cette déclaration d'une manière circonstanciée, je me bornerai à vous dire que, selon que le portent mes nouvelles, elle doit avoir consisté dans un rescrit d'environ six feuilles entrelardées d'expressions grossières et odieuses et dont la conclusion avait été que la Russie aurait à la vérité trouvé assez satisfaisantes les assurances que la Suède lui avait données, si l'expérience du passé ne lui eût donné à connaître sa mauvaise foi; qu'en conséquence la Russie serait obligée de prendre des mesures plus efficaces, afin de remplir ses engagements par rapport au traité de Nystad;97-1 qu'à la vérité la Russie n'y avait rien à craindre durant la vie du roi de Suède, mais qu'après sa mort, si elle voyait qu'on voulût introduire la souveraineté sans le consentement unanime des quatre ordres de l'État, elle ne pourrait s'empêcher de faire entrer alors un corps de ses troupes en Finlande, qui y resterait sur le pied de l'année 1743, en payant argent comptant et en gardant une exacte discipline, et que ce corps n'en reviendrait qu'après que le nouveau Roi aurait confirmé par serment la capitulation et la présente forme du gouvernement et qu'après que l'on aurait passé une nouvelle garantie du septième article du traité de Nystad, moyennant quoi la Russie promettrait de son côté de ne jamais troubler la succession établie en Suède.

Voici le précis en raccourci de la déclaration en question, sur laquelle je suspends de porter mon sentiment jusqu'à ce que j'aie vu la réponse qu'y aura faite le ministère de Suède.

Federic.

Nach dem Concept.

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97-1 Vergl. s. 54.