3904. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE VOSS A DRESDE.

Potsdam, 4 octobre 1749.

La justesse avec laquelle vous avez fait votre relation du 27 de septembre, et toutes les circonstances que vous y avez alléguées, vous ont justifié pleinement dans mon esprit à l'égard des imputations dont on a voulu vous charger relativement à une prétendue indiscrétion commise envers l'ambassadeur de France et envers le comte Brühl. Ainsi que je me confirme dans le sentiment où j'ai été que tout n'a été qu'une tracasserie de la façon du comte Brühl, faite par malice pour mettre de la mésintelligence entre la France et moi, mais dont j'espère de désabuser celle-là.

Pour ce qui est des affaires relatives à la Steuer, la dernière dépêche qu'on vous a faite de la part du département des affaires étrangères, en vous adressant ma réponse à la lettre du roi de Pologne,123-1 vous aura instruit que ces affaires sont toujours sur le même pied où elles ont été auparavant, et qu'il faudra en conséquence que vous continuiez toujours à parler, à toute occasion, en faveur de mes sujets et tâchiez d arracher autant que vous pourrez pour la satisfaction de ceux-ci.

Quant aux chipotages du sieur Guy Dickens dont vous faites mention dans un de vos post-scriptums de votre dépêche du 30 du mois passé, je pense comme vous qu'ils rouleront principalement sur un traité de subsides entre l'Angleterre et la cour de Dresde. Si cela se confirme, il m'importera peu que ce traité parvienne à sa consistance, auquel cas on saura, au moins, où l'on sera avec la Saxe, qui jusqu'à présent n'a été ni chair ni poisson. Il m'importe, en attendant, que vous soyez attentif, afin de savoir au possible de quoi il s'est agi dans les conférences avec ledit Guy Dickens. Au surplus, je suis content que vous profitiez de la permission que je vous ai accordée de faire un tour à Berlin et dans le Mecklembourg, dès que la foire présente de Leipzig sera finie.

Federic.

Nach dem Concept.

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123-1 Vergl. S. 117. 118.