3918. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.
Potsdam, 11 octobre 1749.
Vos dépêches du 26 et du 30 du mois dernier de septembre m'ont été bien rendues. Je veux bien vous dire par celle-ci que je viens d'être averti par un bon canal que la face des affaires commence à se changer à la cour de Russie; que, sur les remontrances sérieuses que le ministre anglais à ladite cour a faites au chancelier Bestushew, pour ne point rompre avec la Suède ni faire quelque démarche de violence contre elle hors de saison, il paraît que celui-ci commence de se prêter à entendre raison et que le résultat du grand conseil, assemblé en dernier leu à la cour de Russie et en présence de la souveraine, a été qu'il ne convenait point à la Russie d'entrer présentement en guerre contre la Suède. Voilà des nouvelles qui font espérer que tout se passera encore tranquillement; aussi veux-je bien permettre que vous le pouviez communiquer confidemment de ma part aux ministres de Suède, en les assurant qu'ils peuvent compter sûrement là-dessus; mais vous leur insinuerez en même temps convenablement que la prudence exigeait qu'il ne fallait point pour cela qu'ils parlassent d'un ton trop haut à la Russie, mais qu'il serait toujours bon de tenir un juste milieu là-dessus; car de vouloir compter tout-à-fait sur la déclaration énergique que la Porte Ottomane a fait faire au ministre de Russie,132-2 ce serait à pouvoir bien se mécompter et à donner lieu de le regretter à la fin.
Federic.
Nach dem Concept.
132-2 Vergl. S. 55.