3928. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.
Potsdam, 18 octobre 1749.
Vous pouvez tabler sur ce que je vous ai marqué que la cour ou vous êtes se fait une occupation sérieuse pour maintenir à présent la tranquillité du Nord. C'est un fait constaté et dont il y a d'autant moins à douter, que le système présent de cette cour est de ne pas s'embarquer dans une nouvelle guerre, avant qu'elle n'ait consolidé ses nouveaux arrangements intérieurs. Si elle amasse des fonds en argent et prend soin de mettre ses troupes sur un meilleur pied, c'est pour se préparer à jouer à la suite du temps un meilleur rôle contre moi. Dans les vastes desseins qu'elle a conçus, et que vous connaissez trop sans qu'il soit nécessaire de vous en faire le dénombrement, elle croit devoir<139> s'y préparer de loin et, pour ainsi dire, reculer dans le moment présent, afin de pouvoir mieux sauter.
Pour ce qui est du nommé Thiede, comme c'est un grand vaurien et d'ailleurs grossier et stupide au suprême degré, vous ne devez point vous mêler de lui, et les frais que vous dépenserez à son égard seraient à pure perte; aussi a-t-on trouvé pour la plus grande part entièrement controuvées les premières découvertes qu'il a prétendu vous faire.
Federic.
P. S. en clair.
J'ai trouvé bien étrange la façon dont le comte Ulfeld s'est énoncé envers vous, quand vous lui avez présenté le mémoire concernant l'amende à laquelle le comte Lichnowsky a été condamné.139-1 Il me semble que le traité de paix de Dresde a fort mauvaise grâce dans la bouche du comte d'Ulfeld, pendant que sa cour n'a pas encore satisfait de sa part aux points les plus essentiels auxquels elle s'y est engagée. Aussi les menaces qu'il fait ne m'empêcheront pas d'aller également mon train et de faire exiger du comte Lichnowsky l'amende qui lui a été dictée selon toutes les règles du bon droit. Vous ne devez point hésiter de vous expliquer de la sorte au comte d'Ulfeld sur ce sujet et de lui faire lire même cette apostille, si vous le croyez nécessaire.
Nach dem Concept.
139-1 Vergl. S. 139 Anm. I.