4071. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE GOLTZ A SAINT - PÉTERSBOURG.

Berlin, 17 janvier 1750.

Je suis bien content du détail instructif que vous m'avez marqué dans votre dépêche du 25 du mois dernier au sujet de la conversation que vous avez eue avec l'ami connu, et j'applaudis en particulier à la réponse que vous lui avez donnée que je ne saurais appuyer auprès de la Suède une proposition qui blessait directement sa dignité et son indépendance.221-1 Pour ce qui est des rapports qu'on a faits à l'Impératrice, comme si j'avais fait arrêter des officiers livoniens actuellement en mon service, parcequ'ils avaient voulu se congédier, vous pouvez les traiter envers le susdit ami comme absolument faux et controuvés. Au<222> surplus, je veux bien vous avertir, quoique sous le sceau du secret, que le Chancelier machine à présent plus que jamais à culbuter le comte Woronzow et qu'il épie toutes les occasions pour pouvoir charger celui-ci de quelque malversation, afin de le noircir dans l'esprit de sa souveraine et de le ruiner entièrement. Comme ces avis me sont parvenus d'assez bonne main, ainsi que je puis me fier là-dessus, je vous dis pour votre direction que vous devez user de toute votre sagesse et circonspection, afin que, si jamais le cas existait que le digne comte Woronzow fût le sacrifice de ses ennemis, vous ne soyez au moins pas enveloppé en sa perte, ni réputé d'y avoir donné lieu par votre conduite.

Federic.

Nach dem Concept.



221-1 Vergl. S. 187.