4155. AU CONSEILLER PRIVÉ DE CAGNONY A MADRID.

Potsdam, 28 février 1750.

La dépêche que vous m'avez faite à la date du 2 de ce mois, m'est heureusement parvenue. Bien que j'aie été assez content de la façon dont vous avez débuté là où vous êtes, il faut cependant que je commence à languir sur plus de progrès que vous deviez faire dans votre négociation, et qu'il me semble qu'il est nécessaire à présent que vous vous employiez avec plus de chaleur que par le passé. Il ne me paraît pas suffire que vous voyez les ministres seuls, mais il faut que vous fassiez jouer d'autres ressorts encore, soit par quelque homme en crédit à la cour de la Reine, soit par quelque subalterne ou commis des ministres qui possède lieur confiance, afin de leur inspirer par ce canal les sentiments où vous les voudrez voir, et d'arriver par là sans trop de détour au but où vous visez.

Je n'ignore pas que la Bavière a employé en négociations un temps de neuf ans, avant que de pouvoir retirer les arrérages que l'Espagne lui devait, mais je vous avoue qu'une négociation de si longue haleine ne m'accommoderait nullement, et que j'aimerais mieux de la rompre et de vous rappeler ici que de languir longtemps après une chose qui peut-être au bout du compte et après bien des dépenses ne mènerait à rien.

Federic.

Nach dem Concept.