4177. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE GOLTZ A SAINT-PÉTERSBOURG.

Potsdam, 10 mars 1750.

J'ai reçu votre dépêche du 21 de février dernier, et je n'ai cette fois-ci qu'à vous renvoyer à mes précédents ordres, me trouvant jusqu'à présent encore toujours dans l'attente que vous m'informiez de l'impression qu'aura faite sur la cour de Russie la réponse donnée par le ministère de Suède au dernier mémoire du sieur de Panin, et que vous me rapportiez quel effet a opéré sur ladite cour la déclaration que vous avez dû lui faire de ma part.288-2

Quand, au reste, vous êtes de l'opinion qu'il se pourrait que le chancelier Bestushew conçût l'idée de tâcher de disposer le Grand-Duc à céder, dès à présent même, ses droits sur les duchés de Sleswig et de Holstein à la couronne de Danemark, dans l'intention de détacher par ce moyen le Danemark de la Suède et de l'attirer dans ses vues, je suis persuadé que, si la pensée pouvait réellement en naître au comte Bestushew, il ne réussirait pas, pour plus d'une raison, auprès du Grand-Duc, à la lui faire agréer. Quoi qu'il en soit, vous auriez mieux fait de ne communiquer qu'à moi seul immédiatement votre appréhension à cet égard, et je vous défends très expressément de n'en faire plus aucune mention à âme qui vive, pour ne pas donner vous-même des<289> idées à gens au monde que sans cela ils n'auraient eues de sitôt ou qui même de leur chef ne leur seraient jamais venues dans l'esprit.

Federic.

Nach dem Concept.



288-2 Vergl. S. 278.