4267. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Potsdam, 21 avril 1750.

J'ai bien reçu la relation que vous m'avez faite du 11 de ce mois. Mes lettres de Russie que j'ai eues en dernier lieu, m'assurent qu'il ne paraissait pas que les desseins du chancelier Bestushew fussent dans les circonstances présentes de rompre ouvertement avec la Suède, mais de la laisser dans l'incertitude à cet égard et de lui exciter une chicane après l'autre, et d'attendre ainsi le moment favorable à exécuter ses projets.

D'ailleurs un entretien assez singulier que le sieur de Guy Dickens a eu avec mon ministre à Pétersbourg, et dont mes ministres du département des affaires étrangères vous marqueront tout le détail, me fait présumer que l'Angleterre ne souhaite point que les choses entre la Suède et la Russie parvinssent dans le moment présent à une rupture ouverte, et ce qui me confirme dans cette idée, c'est que les cours de Vienne et de Londres pensent à présent de pousser l'affaire de l'élection d'un roi des Romains, où une guerre au Nord ne leur convient nullement. Quand j'ajoute à tout ceci la réflexion que je vous ai fait faire par ma dépêche antérieure au sujet de la déclaration que la France a faite que, si la guerre s'élevait au Nord, il n'y resterait pas, mais [qu'elle] deviendrait bientôt générale, je me crois en droit d'en pouvoir conclure que cette considération devrait bien arrêter la cour de Vienne et ses alliés de ne point s'engager mal à propos dans une entreprise qui ne leur conviendrait en aucun égard.

Federic.

Nach dem Concept.