4295. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.
Potsdam, 5 mai 1750.
Votre dépêche du 25 du mois passé d'avril m'a été rendue. Ce que l'on a répandu de bruit à Vienne, touchant la prétendue déclaration du comte de Bestushew au sujet de l'entrée d'un corps de troupes russes de 50,000 hommes dans la Finlande suédoise, n'a été qu'une franche bourde, qui apparemment sera aussi déjà tombée. Tout ce que la Russie a de troupes du côté de la Finlande, ne va pas au delà de 20,000 hommes, et, de plus, il faut bien des arrangements et des préparatifs, avant qu'on puisse mettre en mouvement un pareil corps de troupes.
D'ailleurs, mes lettres de Russie continuent à dire qu'on n'avait pas fait jusqu'à présent le moindre arrangement militaire qui donnât à penser, qu'on pouvait d'ailleurs se tranquilliser sur la crainte que cette puissance n'attaquât la Suède; tout au contraire l'on avait lieu de présumer que le Chancelier chercherait peut-être de tirer son épingle du jeu et de profiter du moment où tant de puissances respectables s'intéressaient au maintien du repos dans le Nord; que la Russie ne ferait plus aucune proposition semblable aux premières à la Suède, mais qu'aussi elle croyait de ne pouvoir désarmer, sans blesser la gloire de sa souveraine, et qu'apparemment l'on attendrait ainsi la mort du roi de Suède, et que, si alors le nouveau Roi donnait simplement quelques assurances, l'on s'en contenterait. L'on finit en marquant que le comte de Bernes venait aussi d'exécuter à la fin, quoique seulement de bouche, la commission dont sa cour l'avait chargé relativement au maintien du repos dans le Nord,
Au surplus, je crois que ce qui occupe à présent l'attention de la cour de Vienne, est principalement l'affaire de l'élection d'un roi des Romains.
Federic.
Nach dem Concept.