4311. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.
Potsdam, 16 mai 1750.
Comptez pour sûr que la cour où vous êtes est furieusement intriguée des liaisons étroites où nous sommes avec la France, et de la bonne intelligence qui règne entre nous. Je sais de très bon lieu que des ministres autrichiens en ont fait des plaintes bien amères à leurs confidents. Vous verrez d'ailleurs par le rescrit qui vous va venir à la suite de celle-ci, combien cette cour est chagrinée de voir que les brouilleries du Nord vont à être ajustées, comme elles le seront indubitablement.
Je vous saurais beaucoup de gré quand vous me procurerez un état exact et fidèle des revenus de la Reine-Impératrice, puisqu'il m'intéresse extrêmement d'en être bien instruit; vous n'épargnerez ni soins ni dépenses pour me satisfaire là-dessus.
Pour ce qui regarde votre rappel,375-3 je souhaiterais fort d'être à même de vous l'envoyer aussitôt que vous le désirez; mais comme le<376> bien de mon service demande absolument que je vous laisse continuer jusqu'à trois mois encore sur votre poste, il faut que vous preniez patience là-dessus. Quelque envie que j'aie de vous voir revenir, il ne m'est pas possible de vous envoyer le rappel, avant que la Diète présente en Pologne ne soit tout-à-fait finie, et que mon ministre qu'il y a, le conseiller privé de Voss, n'en soit de retour, puisque c'est celui que je destine pour vous relever, ne sachant aucun autre sujet plus propre à cela. Ce que j'ai bien voulu vous dire pour votre direction seule.
Federic.
Nach dem Concept.
375-3 Vergl. S. 185.