<100> attentive aux occasions de mettre la main dans les affaires de l'Empire, n'a pas manqué de parler de sa garantie de cette paix, et quelques Catholiques peu instruits de leurs propres intérêts lui ont prêté l'oreille. Cette affaire, gâtée par une trop grande vivacité de part et d'autre, a beaucoup compromis l'autorité impériale et m'a aussi fait naître bien des obstacles en cette cour, tandis qu'elle a donné beau jeu aux partisans français. Mais on a trouvé moyen d'apaiser la chose, quoiqu'elle ne soit pas encore étouffée. A présent, toute l'attention est tournée à ce qui se passe à Hanovre, d'où l'on s'attend à de grandes nouvelles qui pourraient bien être relatives à l'élection d'un roi des Romains, aux investitures1 et à tout ce qui peut intéresser la situation présente de l'Empire.


De Munich, ce 17 septembre 1750.

M. de Haslang, ministre de cette cour auprès du roi d'Angleterre, ayant marchandé fort longtemps pour faire conclure le traité de subsides sur un pied le plus avantageux et en même temps le moins onéreux pour l'Électeur son maître, a enfin poussé à bout la patience du Roi et de son ministère qu'on lui a fixé un terme pour signer ou pour rompre le traité. Quoique, par les intrigues de la cour palatine et du ministre qui réside ici de la part de cette cour,2 il ait eu l'instruction de ne signer, mais d'attendre nouvel ordre, s'il ne pouvait faire insérer la cour palatine dans ledit traité, il a trouvé à propos de faire le premier3 et en a donné avis à sa cour par un courrier qu'il a dépêché à ce sujet. Ce procédé a été envisagé ici comme précipité de la part de M. de Haslang, et ses ennemis ont même pensé de le sacrifier, puisqu'il avait passé des conditions qui ne sont pas au gré de la cour de Manheim, de laquelle il n'est fait aucune mention dans ledit traité. La faction palatine a remué ciel et terre pour éloigner l'Électeur de la ratification ou pour traîner du moins jusqu'à ce que ladite cour de Manheim trouve moyen d'avancer un peu plus ses intérêts. Pour cet effet, on a cité mal à propos l'union qui subsiste entre les deux cours, et a tâché de lui donner plus d'étendue qu'elle n'a jamais eue, ce qui a fort embarrassé l'Électeur. D'un côté il a trouvé ses avantages dans la somme accordée de 400,000 florins par an, et d'un autre il a cru ne devoir abandonner la cour de Manheim, au point que, si l'on avait pu se passer ici des subsides des Puissances maritimes, on l'aurait fait à force d'attachement pour la susdite cour. Ceci a donné lieu à plusieurs conférences, et comme le terme d'un mois était fixé pour la ratification, on a enfin renvoyé le courrier qui n'arrivera qu'à la porte fermante, le terme stipulé pour les ratifications échouant le 22 du courant. Ses dépêches, à ce que j'apprends, portent que Haslang doit tâcher de tramer encore tant qu'il lui sera possible, et on croit qu'en




1 Vergl. S. 11.

2 Schroff.

3 Die Unterzeichnung des erneuerten Subsidienvertrages durch Haslang erfolgte am 22. August 1750. Vergl. auch S. 87.