<122>gieusement, de façon qu'il n'en transpirera rien à âme qui vive; il dépendra même de vous et M. le Duc si l'affaire doit rester secrète entre nous, même alors quand elle sera parvenue à sa perfection.
Comme il ne s'est agi jusqu'à présent que de la question an et qu'il s'agira présentement de celle de quomodo, je souhaite qu'il plaise à M. le Duc de vous donner par écrit les conditions qu'il aimerait à stipuler à cet égard, afin que j'en saurais faire mon usage et voir si l'on en pourra convenir ou non. En attendant, je puis vous marquer précisément qu'en conséquence de toutes les nouvelles qui me sont parvenues, ni l'Angleterre ni la Hollande n'ont la moindre envie de renouveler le traité de subsides avec M. le Duc, ainsi qu'il n'a qu'à songer à ce qui lui conviendra là-dessus.
Je suis avec toute l'estime possible, Monsieur mon Cousin, votre très affectionné cousin
Federic.
J'ai écrit à ma sœur dans le sens que vous m'avez marqué;1 je me flatte que le Duc verra par lui-même que les propositions de ses amis lui sont en tout sens plus avantageuses que celles de ses voisins qui ne pensaient qu'à eux, sans réfléchir à ses propres intérêts.
Nach dem Concept. Der Zusatz nach Abschrift der Cabinetskanzlei.
4586. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A FONTAINEBLEAU.
Potsdam, 27 octobre 1750.
J'ai bien reçu votre dépêche du 15 de ce mois et vous sais bon gré des notions que vous m'avez données sur la façon de penser du ministère de France au sujet de l'affaire de l'élection d'un roi des Romains. Continuez d'y prêter votre attention et ne manquez de m'instruire de tout ce que vous saurez pénétrer à ce sujet.
En attendant, comme la cour de Vienne a fait présenter en dernière lieu par son ministre à ma cour, le comte Puebla, un mémoire par écrit en conséquence duquel elle déclare d'être prête à remplir ses engagements par rapport à la garantie de l'Empire sur le traité de Dresde, sans toucher mot de l'affaire de l'élection, j'ai fait communiquer au lord Tyrconnell le mémoire et la réponse que j'y ai donnée et ai ordonné en même temps à mes ministres du département des affaires étrangères de vous instruire en détail de tout ce qui regarde cette affaire. Je m'attends à présent que la susdite cour ne manquera pas à procéder de me faire parler sur le sujet de l'élection, ce qui apparemment se fera au premier jour. Au surplus, pour m'ouvrir à vous sur ce que je pense relativement à l'affaire de l'élection, je vous dirai qu'il me semble que, si la France avait voulu faire quelque chose pour mettre des obstacles à cette élection, il aurait bien fallu qu'elle eût pris ses mesures
1 Das Schreiben an die Herzogin von Braunschweig liegt nicht vor.