<240> l'autre d'entre les ministres étrangers pour s'en faire accompagner à la chasse, puisque cela dépendait de son bon plaisir. Vous aurez d'ailleurs à soutenir les distinctions qu'on a faites à vos antécesseurs et aux autres ministres de leur rang, principalement à l'occasion des fêtes et des festivités publiques, mais vous devez observer en même temps que, s'il arrivait quelque irrégularité à ce sujet, vous ne deviez jamais faire vos plaintes avec trop de vivacité, mais toujours bien modérément et avec toute la douceur.
Au reste, j'ai été vivement surpris de voir par votre dernière susalléguée relation la manière étrange et criante dont la cour de Dresde en a usé à l'égard des 200,000 écus qui lui ont été comptés par les Hanovriens,1 et je trouve absolument nécessaire que, vu cette économie aussi extravagante, vous pressiez continuellement le comte Hennicke sur le payement de tous les billets de la Steuer qui seront échus à mes créanciers à la prochaine foire de Leipzig. Vous pourrez insinuer à ce sujet au comte Hennicke qu'aussi longtemps que j'avais vu que la cour de Dresde n'était en état, faute d'argent, de s'acquitter des sommes dues à mes sujets, je ne l'avais pas trop pressée là-dessus; mais qu'à présent qu'elle avait les moyens en mains pour contenter mes dits sujets, par l'argent qui lui était revenu des provinces hypothéquées à l'Hanovre, il était juste, aussi, qu'elle satisfît mes sujets créanciers, en conséquence du traité de paix.
Au surplus, il est hors de doute que la cour de Saxe accédera au traité des deux cours impériales, quoique peut-être elle tâchera de se faire préalablement quelques petites convenances.
Federic.
Nach dem Concept.
4753. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.
Potsdam, 30 janvier 1751.
Le rapport que vous m'avez fait à la date du 18 de ce mois, m'a été rendu, oh j'ai vu avec bien de la satisfaction que le marquis des Issarts a si bien pénétré le vrai caractère de la cour de Saxe et de son premier ministre, qu'il vous a peints d'après nature. Je me persuade que cela confirmera le ministère de France dans les sentiments où il a été déjà relativement à ladite cour, et effectivement tout l'argent que la France donnerait à l'autre, serait autant que jeté dans l'eau. Au surplus, vous ne laisserez pas de dire des politesses de ma part au susdit marquis des Issarts, quand l'occasion se présentera de le faire tout naturellement.
Federic.
Nach dem Concept.
1 Maltzahn hatte darüber unter dem 26. Januar berichtet : „Cet argent sera employé à payer les présents que la Princesse Électorale a eus, parmi lesquels il y a un collier et des pendants d'oreilles qu'on estime à 100,000 écus. S'ils ne le valent pas, le Roi l'a toujours payé. Le reste sera employé à subvenir aux dépens du carnaval.“