Je suis bien persuadé que le premier point de vue du comte Bestushew n'est autre à présent que de faire jouer tous les ressorts imaginables pour brouiller par ses intrigues les délibérations de la Diète qui va se tenir en Suède, et pour culbuter le ministère présent; mais j'ai lieu de douter que l'Angleterre voudrait fournir aux frais, et pour le peu qu'il faudra pour corrompre quelques Suédois mal intentionnés, je crois que la cour de Russie le trouvera encore dans ses propres fonds.
L'anecdote que vous m'avez marquée par rapport aux intrigues amoureuses du Hetman,1 ne m'a point déplu. Je plains la situation où la Grande-Duchesse se trouve; il serait bien à souhaiter que, pour qu'elle en saurait sortir, elle donnât un héritier au Duc son époux.
Federic.
Nach dem Concept.
4432. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION ERNEST-JEAN DE VOSS A VARSOVIE.
Potsdam, 28 juillet 1750.
Il faut encore que je vous réitère par la présente dépêche, sur le contenu de votre rapport du 18 de ce mois, ce que je vous ai toujours dit, savoir que je me repose uniquement sur votre dextérité et savoirfaire, pour bien espérer de la réussite de mes vues relativement à la présente Diète de Pologne.
Pour ce qui est des bruits répandus de la marche des troupes russiennes en Finlande et en Livonie, je veux bien que vous sachiez, et vous pouvez y compter, que ce ne sont là que des ostentations toutes pures de la part de la Russie, mais qui ne m'inquiètent pas le moins du monde et dont je ne me soucie absolument en aucune façon.
Federic.
Nach dem Concept.
4433. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.
Potsdam, 28 juillet 1750.
J'ai reçu votre dépêche du 18 de ce mois. S'il est vrai que le comte Bernes a marqué qu'il y avait actuellement 43,000 Russes en marche vers la Finlande, il en a bien grossi le nombre, puisque la cour de Russie ne qualifie elle-même ce renfort de troupes que de 24,000 hommes. Tout ce que le comte Bernes y ajoute, ne sont que des grimaces toutes pures, et je vous ai déjà averti que ces démonstrations guerrières de la Russie ne sont que des ostentations pour en imposer au public, mais qui ne feront nulle impresssion sur moi et dont je ne me soucie guère. Je me réfère à ce que je vous fais marquer par une
1 Graf Cyrillus Rasumowski.