<322> peut regarder mes intérêts. Continuez seulement d'y avoir la même attention, je vous en saurai tout le gré possible; car. bien que vous ne soyez actuellement et dans le moment présent qu'une personne, pour ainsi dire, passive qui ne fait que d'entendre et observer, vos rapports me sont toujours bien intéressants, parcequ'ils me servent en partie pour me diriger dans les affaires. Au surplus, tâchez de votre mieux d'observer de bien près les allures du comte de Richecourt, car je suis bien persuadé qu'autant que la cour de Vienne sera piquée de ce que celle de Londres hésite d'adopter ses projets, elle n'en éclatera pas, mais tentera plutôt d'employer tous les artifices qu'elle saura imaginer pour parvenir à ses fins.
Federic.
Nach dem Concept.
4876. AU PRINCE DE PRUSSE A BERLIN.
[Potsdam], 8 [avril 1751].
Mon très cher Frère. Je n'ai que des remercîments à vous faire de toutes vos galanteries. J'ai reçu les Rêveries du comte de Saxe,1 qui m'ont fait grand plaisir, et, pour le surpasser en folie, je me suis avisé de mettre en vers les préceptes de cet art,2 de même qu'Ovide a fait celui d'aimer.
Vous vous moquez très obligeamment de moi en me transformant en grand capitaine, moi qui n'ai fait que des sottises à la guerre et qui ne me suis tiré d'embarras que par l'extrême valeur et la discipline des troupes. Voilà tout mon mérite; comptez là-dessus que je ne m'en attribue point d'autre et que l'amour-propre ne m'en impose point. Je suis bien aise que vous aillez voir votre régiment de cavalerie; à dire le vrai, je crains un peu pour lui, et point du tout pour celui d'infanterie, que je crois tout au mieux en ordre. Vous recevrez ici le passe-port que vous m'avez demandé, en vous assurant, mon cher frère, qu'on ne saurait être avec plus de tendresse que je suis, votre très fidèle frère et serviteur
Federic.
Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.
4877. AU COMTE DE TYRCONNELL, MINISTRE DE FRANCE. A BERLIN.
Potsdam, 9 avril 1751.
Milord. J'ai bien reçu la lettre que vous m'avez faite du 7 de mois, et la manière dont vous êtes sensible à la bonne volonté que j'ai marquée pour vous, m'a été un vrai sujet de satisfaction; aussi mes sentiments ne varieront-ils jamais à votre égard.
1 Vergl. S. 197.
2 „L'Art de la Guerre.“ Vergl. Œuvres de Frédéric le Grand, Bd. X, 223.