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J'envisage l'affaire de la comtesse de Bentinck1 comme finie, après la déclaration par écrit qu'elle vous a adressée. Je suis charmé de ce que cette femme a plié, à la fin, et qu'elle s'est mise à la raison; aussi je ne doute pas qu'on ne finisse heureusemeut avec elle conformément aux vues de la cour de France. Malgré tout cela, je ne saurais pas vous cacher que je crois qu'on aura bien de la peine encore d'amener la cour de Danemark à ce qu'elle entre en une alliance avec moi,2 vu qu'elle a toujours marqué une certaine répugnance là-dessus dont il m'a été impossible jusqu'à présent de démêler les motifs. Quoi qu'il en arrive, l'on ne me saura jamais reprocher que j'aie mis le moindre obstacle à ce que cette alliance ne fût faite.

Au reste, je ne sais pas, entre nous dit, si la cour de Dresde mérite à juste titre l'attention que votre cour veut bien marquer pour elle, afin de faire de nouvelles instances à sa faveur relativement aux affaires de la Steuer. Comme je ne veux point vous ennuyer ici par de longs détails qui regardent cette affaire, je viens d'ordonner à mon ministre, comte Podewils, de vous informer au long de toutes les circonstances qui y ont du rapport, et de vous en donner tous les éclaircissements que vous saurez désirer afin d'être entièrement au fait de l'affaire. Sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Archiv des Auswärtigen Ministeriums zu Paris.


4963. AU COMTE DE TYRCONNELL, MINISTRE DE FRANCE, A BERLIN.

Potsdam, 31 mai 1751.

Milord. J'ai reçu la lettre que vous m'avez faite en me renvoyant celle du margrave de Baireuth.3 Je suis tout prêt à lui communiquer ce que vous pensez touchant les articles au sujet desquels il souhaiterait quelque changement en sa faveur, si vous n'aimez mieux que, sous prétexte de mon départ instant, je suspende encore la correspondance jusqu'au temps de mon retour de Clèves; car je ne saurais vous cacher que dans les conjonctures présentes, où il paraît qu'il n'y aura guère à craindre pour la tranquillité publique, il me ferait de la peine de contribuer à ce que la France se chargeât de nouvelles dépenses, en formant de nouveaux traités de subsides, outre celles dont elle est déjà chargée. A mon avis donc, il me paraît convenir que, pendant mon absence d'ici et avant que je fisse quelque réponse positive au Margrave, vous écriviez à votre cour pour savoir ses intentions sur tous les points dont il est question encore, afin qu'à mon retour ici vous puissiez m'en faire communication et me mettre par là à même de pouvoir faire une réponse positive au Margrave en conformité des intentions de votre cour. Sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Archiv des Auswärtigen Ministeriums zu Paris.



1 Vergl. S. 372.

2 Vergl. S. 298. 299.

3 Vergl. S. 373.