5073. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.
Klinggräffen berichtet, Wien 18. August: „Si les offres du lord Holdernesse à la Haye, pour engager la République à l'accession au traité [de 1746], sont fondées, on peut dès à présent la regarder pour faite; car elle ne s'est accrochée, il y a quelques mois, que parceque l'Angleterre, en ce temps-là, ne voulait point concourir à fournir de l'argent pour la réparation des places de la barrière comme la cour d'ici le souhaitait et l'en avait priée, ce qui avait même causé un peu de refroidissement, ainsi que je l'ai marqué en son temps. Si l'Angleterre exécutait réellement sa promesse, la France devrait bien se réveiller, car la démarche de la première ne serait point équivoque.“ | Glogau, 28 août 1751. Je conviens parfaitement de ce que vous sentez touchant l'offre de lord Holdernesse faite aux Hollandais pour les engager à l'accession du traité d'alliance et pour concourir à fournir à la réparation des places de la barrière, quoiqu'il ne soit point à comprendre comment la République saurait satisfaire à ses engagements, vu l'état délabré de ses finances. Cependant l'on ne saurait pas donner à ce sujet de nouveau réveil au ministère de la France, qui sans cela est déjà assez instruit des vues de l'Angleterre et qui l'observe de bien près. Si l'Ambassadeur se fait éblouir par les politesses affectées qu'on lui fait et par les fausses sincérations, le tant pis ne sera que pour lui seul, car vous devez toujours compter qu'il y aura toujours une grande différence entre la façon de penser de ce ministre et entre celle de sa cour sur cet objet, et que toutes les insinuations que l'Ambassadeur voudrait faire relativement aux dispositions pacifiques de la cour de Vienne, n'opèreront rien sur le ministère de France, qui connaît trop les vastes vues et desseins de ladite cour et sa duplicité pour qu'on soit capable de lui faire prendre le change. Au surplus, rien n'est plus controuvé que le bruit que la cour de Vienne voudrait travailler pour rétablir la bonne intelligence entre moi et la Russie; non seulement le comte Puebla n'en a sonné mot, mais il fallait encore que ladite cour eût oublié tout son système favori, si jamais elle pensât à une pareille négociation, ce qui n'arrivera certainement pas. Federic. |
Nach dem Concept.
5074. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.
Breslau, 31 août 1751.
Vos deux rapports du 21 et du 25 août me sont bien entrés. Quoiqu'il soit fâcheux que l'ambassadeur de France se laisse aveugler de gens qu'il devrait connaître, vous n'en devez néanmoins pas être fort embarrassé, vu que l'Ambassadeur ne constitue pas le ministère de France, et que celui-ci, trop bien instruit des menées et pratiques sourdes