<469> juste, et je veux bien vous dire, quoique pour votre direction seule, que la Saxe bat encore fort la campagne sur les deux articles principaux, qu'elle ne veut donner aucune assurance par écrit touchant sa voix électorale au sujet de l'élection d'un roi des Romains et que d'ailleurs elle veut conclure sans accéder à la triple alliance. Ménagez cet avis, mais servez-vous-en, pour pénétrer d'autant mieux ce qu'on songe làdessus à vos lieux.
Federic.
Nach dem Concept.
5119. AU LORD MARÉCHAL D'ÈCOSSE A PARIS.
Potsdam, 8 octobre 1751.
Milord. J'ai bien reçu votre dépêche du 27 dernier. Je ne présume point que la France réussira jamais avec la Saxe, quand même elle voudra renouveler avec celle-ci son traité de subsides et lui accorder les sommes qu'elle demande, vu qu'elle se trouve déjà trop avancée avec l'Angleterre; aussi, selon les dernières lettres de l'Angleterre, le chevalier Wilhams doit avoir marqué que les Saxons se rendront aux conditions de l'Angleterre et qu'il avait de bonnes espérances de finir bientôt heureusement l'affaire de l'accession. Ce que je ne vous dis cependant que pour votre direction seule, vu que je voudrais laisser faire la France en tout ceci comme il lui semblera bon.
Pour ce qui regarde le voyage que la cour de France ira faire à Fontainebleau, la situation présente des affaires demande bien que vous l'y suiviez pendant le séjour qu'elle y fera; aussi vous paiera-t-on l'extraordinaire usité à cette occasion-là.
Je viens de recevoir une lettre de la part du duc régnant de Würtemberg que je fais insérer tout du long ci-dessous. Mon intention est que, quand vous l'aurez fait déchiffrer et en tiré une copie séparée, vous devez prendre l'occasion d'en parler confidemment aux ministres de France, en les priant de ma part de vouloir bien aviser là-dessus et me faire part par vous [de] ce que j'aurais à répondre au Duc làdessus, conformément à leurs intentions, sur lesquelles je me règlerais simplement. Voici la lettre.
Stuttgart, 30 septembre 1751.
Votre Majesté voudra bien Se souvenir qu'étant à Baireuth ce printemps,1 je pris la liberté de Lui envoyer les propositions que l'on m'avait faites de la part de la cour de France. J'envoyais dans ce temps à Votre Majesté l'original de la proposition, La suppliant avec toute la confiance et le respect possibles de vouloir en égard des bontés et de la protection qu'Elle m'a marquées en toutes occasions, me conseiller le parti que j'avais à prendre, et si cette union ne déplairait pas à Votre
1 Vergl. S. 204. 218.