5223. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.
Potsdam, 2 décembre 1751.
Vous remercierez bien affectueusement de ma part milord Tyrconnell de la confidence qu'il a bien voulu me faire de ce que ses dernières lettres de Stockholm lui ont marqué à l'occasion de la pièce dont je vous renvoie l'original, afin que vous le lui rendiez.1 Vous l'assurerez d'ailleurs du secret inviolable que je lui garderai religieusement sur toutes ces confidences.
Milord Maréchal d'Écosse vient de m'apprendre par une lettre particulière2 que M. de Saint-Contest a fort goûté la réponse que j'ai faite en dernier lieu sur ce que les ministres de France m'ont proposé relativement à un parti à prendre par rapport à l'affaire de l'élection d'un roi des Romains. B lui a fait espérer en peu une réponse ministériale sur tout ceci et il a fort relevé de ce que j'avais mis pour article conditionnel la satisfaction de l'Électeur palatin. Mais, aussi, ce ministre a prié en même temps milord Maréchal de vouloir bien me demander des instructions pour pouvoir les communiquer là, sur la manière de faire valoir en cette occasion la bonne volonté de la France et la mienne envers la maison d'Autriche. Mon intention est donc que vous prépariez un projet sur la manière que la France et moi saurions convenir touchant l'élection d'un roi des Romains et la satisfaction à régler au préalable en faveur de l'Électeur palatin afin que nous puissions agir de concert là-dessus. Sur ce, je prie Dieu etc.
Federic.
Nach der Ausfertigung.
5224. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.
Potsdam, 3 décembre 1751.
J'ai bien reçu la dépêche que vous m'avez faite du 23 du mois passé, par laquelle j'ai vu avec satisfaction que la Diète va encore assez tranquillement; car pour ce qui regarde les chipoteries et les débats qui ne regardent que les affaires domestiques et intérieures du royaume, ils ne m'importent guère.
Au surplus, je suis tout satisfait de l'apologie que vous venez de me faire sur la conduite que vous avez observée pendant le cours de la Diète présente, et pour me désabuser des imputations dont on a voulu vous charger. Aussi, pour vous donner une preuve convaincante de la confiance que j'ai en vous, je veux bien vous dire, quoiqu'absolument sous le dernier secret et avec ordre exprès de n'en parler à
1 Die in der Cabinetskanzlei genommene Abschrift der Mittheilung trägt die Aufschrift: „Pièce, welche die russische Faction in Schweden währendem Reichstage unter das Publicum glissiret hat und welche durch Mylord Tyrconnell dem Etatsminister Grafen von Podewils communiciret worden 1751.“
2 Vergl. Nr. 5225.