<567> voudrais employer des moyens efficaces pour soutenir les prétentions de mes sujets créanciers de la Steuer saxonne, en cas qu'ils ne fussent point satisfaits, et que les deux cours impériales et surtout celle de Vienne l'assisteraient alors de toutes ses forces contre moi; mais que ces trois articles avaient été rejetés tout-à-fait des deux cours impériales. Au reste, je veux que vous deviez ménager soigneusement ces avis, qui ne doivent servir que pour votre direction seule.1
Quoique je m'attende d'apprendre bientôt par vous la conclusion du traité entre les cours de Vienne, de Madrid et de Turin, je présume cependant que la dernière y mettra tant de chevilles que la France pourra toujours l'en détacher, quand celle-là le trouvera de sa convenance de s'accrocher à elle.
Comme vous n'ignorez pas l'envie que j'ai de me défaire de la baronie de Turnhout dans le Brabant, mandez-moi s'il y a moyen ou non de vendre cette terre à un prix raisonnable à la Reine-Impératrice, pour l'ajouter à ses domaines.
Federic.
Nach dem Concept.
5248. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE MALTZAHN A DRESDE.
Berlin, 19 décembre 1751.
J'ai bien reçu les rapports que vous m'avez faits du 11 et du 14 de ce mois. L'avis qu'on vous a donné des précautions que la cour de Dresde a voulu prendre pour se mettre à couvert des mesures efficaces que je pourrais prendre au cas qu'on refusât de faire justice à mes sujets créanciers de la Steuer, n'est pas tout-à-fait destitué de fondement, avec cette différence seulement que ce n'est pas à l'occasion du traité de subsides qu'elle a demandé d'être garantie contre mes mesures, mais plutôt à celle de son accession au traité de Pétersbourg fait entre les deux cours impériales l'an 1746, où entre autres conditions la Saxe a demandé qu'au cas que je voudrais l'obliger de force de satisfaire aux susdits créanciers, les deux cours et surtout celle de Vienne l'assisteraient de toutes leurs forces contre les efforts que je voudrais faire à ce sujet; mais je sais de bon lieu que les deux cours susdites ont refusé tout net cette proposition; aussi est-ce peut-être la raison que la cour de Dresde a changé du haut ton dont le ministre Hennicke vous parlait il y a quelque temps sur l'affaire de la Steuer.
Au surplus, je me tiendrai invariablement à la disposition du traité de Dresde sur ce sujet, et la plainte du comte Hennicke de ce que je ne m'étais pas concerté préalablement avec sa cour sur l'édit que j'ai fait publier en dernier lieu,2 m'a paru un peu étrange et contre tout ce qu'on a observé là-dessus jusqu'à présent.
Federic.
Nach dem Concept.
1 Vergl. S. 539.
2 Vergl. S. 558 Anm.