<577> d'Angleterre, ce que j'ai cependant de la peine à croire; tout au contraire je présume presque que c'est peut-être de l'avis du dernier que la Reine-Impératrice s'est prêtée à faire de nouvelles cessions au roi de Sardaigne, en lui faisant entrevoir que ce serait dans le dessein sur la Pologne qu'elle se verrait indemnisée de ces cessions. Quoique je n'ignore pas les difficultés que vous aurez à approfondir exactement ce mystère, cependant vous devez faire ce qui est possible et me marquer au moins votre raisonnement combien vous croyez que les gens qui sont au timon des affaires de l'Angleterre et dont vous connaissez le système, étant sur les lieux, pourraient donner dans le susdit dessein.

Au surplus, marquez-moi encore si vous croyez que le système pacifique d'à présent du ministère d'Angleterre se soutiendra encore et pour combien de temps vous croyez qu'il va être continué, supposé que le roi d'Angleterre reste en vie encore quelques années. Faitesmoi votre rapport là-dessus, mais observez qu'il faut que vous ne le fassiez sur tout ce que dessus qu'à moi seul immédiatement, sans en faire des doubles au département des affaires étrangères. Au reste, comme la reine de Danemark est morte depuis le 19 de ce mois, mandez-moi si cette mort a été sensible au roi d'Angleterre et s'il en a eu du chagrin, de même de la maladie dangereuse dont le duc de Cumberland vient de sortir.

Federic.

Nach dem Concept.


5264. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.

Berlin, 28 décembre 1751.

Milord. Quelque satisfaction que j'aie eue de voir par votre dépêche les sentiments où sont les ministres de France à mon égard, je suis cependant toujours fâché d'apprendre qu'il y ait de la jalousie et de la dissension entre eux, qui ne saura que de porter de grands préjudices à leur maître et à la cause commune. En attendant, vous payerez de compliments ceux qu'ils vous font à mon égard.

Quant à milord Tyrconnell,1 vous observerez que, s'il venait à être rappelé ou à avoir du congé pour longtemps, la grande affaire sera alors que le ministère de France choisisse et m'envoie alors quelque sujet auquel lui-même ait de la confiance et auquel j'en puisse prendre, moi, également. Sans cela les affaires et nos intérêts communs en souffriront, parceque, s'il leur mande des choses d'importance, ils ne lui en croiront pas : on ne recevra que fort tard les résolutions, de façon qu'il n'y aura nul concert et que tout ira en désarroi plus encore que jusqu'à présent.

L'évènement de ce que la France vient de manquer la Sardaigne, m'a fait venir la pensée s'il ne conviendra pas que vous fassiez à M.



1 Vergl. S. 475.