4449. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION ERNEST-JEAN DE VOSS A VARSOVIE.
Potsdam, 8 août 1750.
J'ai vu par votre rapport du 29 de juillet dernier ce que vous continuez à me marquer relativement à la présente Diète de Pologne, et je serai toujours bien aise d'apprendre que la Diète soit rompue et qu'on ait pu la dissoudre; mais il me reviendra à tout un, pourvu que d'ailleurs il en arrive ainsi, que cela se fasse pendant les premiers jours de ladite Diète ou bien un peu plus tard.
Federic.
P. S.
Ne croyez pas que les motifs du soudain envoi du sieur Williams soient aussi simples et innocents qu'on les représente, ni qu'il n'y ait que de l'ostentation. La cour d'Hanovre s'est prise assez finement à ce sujet; car, sous prétexte que c'était aux instances du-roi de Pologne et à la requisition de la Russie qu'on avait envoyé Williams, afin qu'il y ait un ministre anglais pendant la Diète, il s'agit d'une alliance que ce ministre doit proposer dans le plus grand secret entre le roi d'Angle<43>terre et ses alliés et entre le roi de Pologne, comme électeur de Saxe. Il proposera force de subsides et des avances en argent, pour payer ce que mes sujets ont à prétendre à la Steuer,43-1 quoique contre une hypothèque du pays de Weissenfels ou de Mansfeld, et l'on scellera cette alliance d'un mariage entre le prince Xavier et la Princesse, fille aînée de l'Impératrice-Reine. Cela ne vous soit dit que pour votre direction seule, et je vous défends sous peine de ma suprême indignation d'en découvrir la moindre chose à qui que ce soit; aussi n'en toucherez vous rien dans vos relations ordinaires et ne m'en marquerez rien que par des post-scriptums séparés que vous aurez chiffrés vous-même et m'adressez immédiatement, sans en envoyer des doubles à mon ministère.
Nach dem Concept.
43-1 Vergl. Bd. V, 503 Anm. 1; 583; VI, 607; VII, 432.