4610. AU SECRÉTAIRE LEVEAUX A VARSOVIE.
Potsdam, 7 novembre 1750.
Le conseiller privé de Voss m'ayant rapporté à son retour ici qu'en retournant de Varsovie il avait eu en chemin un entretien avec le palatin de Belcz où celui-ci l'avait assuré que l'émissaire tartare qui a été à Berlin était heureusement arrivé à Chotin et se trouvait chez le Bacha, et qu'à l'égard de la correspondance entre moi et l'aga tartare ce sénateur se chargerait des lettres,142-1 à condition que je voulusse lui nommer sur les frontières de la Pologne une personne sûre en Silésie à laquelle il pourrait remettre les lettres : pour donc répondre à cette attention que M. le Palatin a bien voulu me marquer à cette occasion-là, vous lui écrirez une lettre très polie où vous lui témoignerez par tout ce que vous saurez imaginer de plus obligeant, la reconnaissance que je luis avais de cette offre amicale, et, comme je l'acceptais de bien bon cœur, je le priais que si de pareilles lettres lui arrivaient, il voulût bien les faire remettre à mon colonel de Wartenberg, chef d'un régiment de mes hussards qui était en quartier dans la ville de Bernstadt en Silésie. Que j'avais choisi préférablement à d'autres cet officier à cet usage, puisque j'avais éprouvé dans plus d'une occasion sa prudence et sa discrétion consommée et qu'on osait lui fier tout secret, et qu'il était actuellement instruit de la manière qu'il aurait à se prendre quand M. le Palatin lui ferait remettre de ses lettres.
<143>Au reste, vous observerez encore de choisir bien la voie par laquelle vous ferez passer la lettre que vous écrirez au susdit Palatin, afin qu'en chemin faisant il ne lui sache point arriver quelque accident fâcheux.
Federic.
Nach dem Concept.
142-1 Vergl. S. 60.