4671. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 8 décembre 1750.

J'ai reçu le rapport que vous m'avez fait du 27 dernier. Tout ce que vous me marquez à l'égard de ce que M. de Puyzieulx a fait sentir au comte Kaunitz relativement à l'affaire de l'élection d'un roi des Romains, me charmerait infiniment, si je n'étais pas dans l'appréhension que cette fermeté ne soit seulement momentanée, puisque j'ai observé depuis peu à mon grand regret d'aussi fréquents changements dans la façon d'agir du ministère de France, et qu'on ne sache faire tout-à-fait fond sur la manière qu'il s'explique. Ce qui ne soit cependant dit que pour votre direction. En attendant, si M. de Puyzieulx vous parle encore sur la susdite affaire, vous devez lui dire que j'agirai, dans tout ce qui la regardera, avec grande modération, et que, dans le sobstacles que je mettrai là-dessus à la cour de Vienne, je n'aurai d'autre point de vue que de la ramener à ce qu'elle ne négligeât en tout ceci la cour de France, ni moi et l'Électeur palatin, que d'ailleurs elle donnât les satisfactions qui sont dues à celui-ci, et de voir au surplus s'il sera possible de mener par nos négociations l'affaire-là à ce que la paix générale et particulièrement la tranquillité du Nord y soit comprise, et que la cour de Vienne avec celle de Londres s'obligent de tenir la Russie dans des dispositions pacifiques et d'ôter tout sujet d'inquiétude à la Suède.

Federic.

Nach dem Concept.