4683. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.
Potsdam, 15 décembre 1750.
Votre dépêche du 4 de ce mois m'est bien parvenue. Je suis bien aise de voir continuer les ministres de France dans les bons sentiments où ils sont relativement à l'affaire de l'élection d'un roi des Romains. Quant à ma façon de penser à cet égard, je vous en ai instruit par ma dépêche antérieure,191-2 et comme depuis milord Tyrconnell m'a parlé191-3 à ce sujet, je lui ai fait entendre que j'envisageais pour le moyen le plus court de convenir avec la cour de Vienne sur ladite élection, si les ministres de France déclaraient rondement à ceux<192> d'Autriche qu'il y aurait moyen de s'accommoder sur l'affaire et que le roi de France et ses alliés consentiraient à cette élection, à condition, sine qua non, que l'Angleterre et l'Autriche garantissent la tranquillité du Nord et en particulier de la Suède et qu'on satisfît l'Électeur palatin sur ses prétentions en tant qu'elles seraient raisonnables; l'on pourrait ajouter la garantie de l'Empire sur mes possessions de la Silésie et ce que la France jugerait d'ailleurs à propos. Je crois que ce serait le seul moyen d'amener l'affaire à une négociation. Je laisse à votre dextérité l'usage que vous voudrez faire de tout ceci auprès de M. de Puyzieulx.
Le triste évènement du décès du maréchal de Saxe192-1 a rendu l'affliction que j'en ai eue, d'autant plus vive que je crois que Sa Majesté Très Chrétienne aura bien de la peine à réparer cette perte.
Federic.
Nach dem Concept.
191-2 Vergl. S. 184.
191-3 Vergl. S. 185.
192-1 Gestorben 30. November 1750.