4818. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.
Potsdam, 2 mars 1751.
Vos rapports du 16 et du 19 m'ont été bien rendus. Si la cour de Londres paraît piquée286-2 de quelques expressions qui se trouvent dans le précis de la conversation que j'ai eue avec le comte Puebla, dont je vous ai fait communiquer la copie,286-3 il n'y a point de ma faute. Il m'a paru juste d'expliquer à la cour de Vienne, à qui j'ai adressé mes propos quand elle commença à s'ouvrir envers moi sur l'affaire de l'élection d'un roi des Romains, les choses dans leur vrai état, et personne n'ignore que, tandis que l'Hanovre négociait avec toutes les autres cours électorales en Allemagne et qu'on se servait de tous les moyens dont on pouvait s'aviser pour tirer d'elles la promesse de donner leurs voix en faveur de l'archiduc Joseph, on m'a négligé au point de ne pas me donner la moindre ouverture de l'affaire, ni d'en toucher mot envers mon ministre, le sieur de Klinggræffen, tout comme si j'étais pour rien dans tout ceci. Au surplus je crois que le grand embarras où l'on se trouve là où vous êtes à cet égard, est de n'avoir rien de solide à me répliquer, et qu'en conséquence on laissera tomber entièrement l'affaire, quand on aura déchargé sa bile là-dessus.
Le sieur Williams vient à la fin de demander son audience de congé, que je lui donnerai aux premiers jours.
Federic.
Nach dem Concept.
286-2 Vergl. S. 285.
286-3 Vergl. S. 233. 241.