4822. AU CONSEILLER PRIVE DE LÉGATION DE MALTZAHN A DRESDE.

Potsdam, 5 mars 1751.

J'ai bien reçu votre rapport du 20 dernier. Quoique tout ce que le sieur Calœn vous a dit, dans la dernière conversation que vous avez eue avec lui, ait l'apparence d'une intimité particulière, cependant je ne le regarde que comme de belles paroles par où il a pensé de savoir de vous le secret de votre négociation sur les affaires de la Steuer, ainsi que vous vous garderez bien de vous développer trop là-dessus envers lui, avant que tout ne soit réglé avec les ministres saxons, sans cela vous courrez risque avec lui d'être traversé; ce qui cependant ne doit pas vous empêcher d'entretenir avec lui tous les dehors d'une amitié confidente.

Pour ce qui regarde les affaires de la Steuer, je ne saurais que de les laisser à votre prudence et à votre savoir-faire, espérant que vous tâcherez de votre mieux afin que nous tirions de l'argent emprunté de l'Hanovre autant que nous pourrons, pour satisfaire à mes sujets créanciers.

Le chevalier Wilhams a eu hier son audience de congé de moi; comme il part aujourdhui pour Dresde, ayant le cœur plein de fiel et de rage sur mon sujet, par les raisons que je vous ai déjà marquées,288-2 je vous réitère encore que vous ne devez absolument vous embarrasser<289> de tous les propos enragés et impertinents qui lui pourront échapper à mon égard, mais que vous devez ou faire semblant de les ignorer ou les mépriser, et éviter surtout d'avoir des brouilleries avec lui.

Federic.

Nach dem Concept.



288-2 Vergl. S. 273.