4825. A LA PRINCESSE ROYALE DE SUÈDE A STOCKHOLM.
[mars 1751].290-4
Je suis pressé par les Français à vous insinuer qu'on souhaiterait beaucoup que vous fissiez biffer la protestation que le Prince a faite contre l'avancement de Fersen, pour ne point laisser de semence d'intelligence290-5 entre le Prince et le Sénat. Vos vrais ennemis ce sont les Russes, et il est plus nécessaire que jamais que vous restiez réunis à<291> présent, pour travailler en commun, à la Diète prochaine, contre toutes les intrigues que fera la Russie.
Le second point regarde l'embarquement des troupes pour la Finlande. On désirerait qu'elles fussent fournies de tout, pour qu'elles puissent en imposer aux Russes et pour qu'elles ne manquent de rien, en cas que le ministre furieux de Pétersbourg voulût vous attaquer à l'improviste.
Et quant à moi, j'apprends qu'on a mal reçu à Stockholm le mémoire présenté à La Puebla. Je me suis expliqué que cette prétendue garantie ne regardait que la personne du Prince-Successeur. Vous voyez bien que c'est une cheville, car je garantirai toujours qu'il ne changera pas la forme du gouvernement, mais je ne garantirai pas que la nation le change, ce qui est bien différent; mais, de plus, si cela encore pouvait faire de la peine, vous pouvez assurer ceux qui s'en trouvent offensés, que toute l'affaire est finie, puisque la cour de Vienne n'y a fait aucune réponse. J'ai eu les meilleures intentions du monde, si j'en ai trop fait, je deviendrai plus prudent à l'avenir.
Federic.
Nach dem eigenhändigen Concept.
290-4 Die Antwort der Kronprinzessin ist vom 23. März 1751.
290-5 Sic.