4857. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A BAIREUTH.
[Potsdam], 27 [mars 1751].
Ma très chère Sœur. J'ai eu le plaisir de recevoir deux de vos lettres à peu de temps de suite,310-1 j'y aurais répondu plus tôt sans une fièvre de fluxion qui m'en a empêché.
Je dois vous dire, touchant la grande affaire regardant les subsides,310-2 que je vous ai vidé tout mon sac, que ce que je vous ai écrit sont les dernières propositions de la France, et comme elle est en négociation avec beaucoup d'autres princes, vous pouvez être sûre qu'elle n'ajoutera rien aux offres qu'on m'a pressé de vous faire. Je vous avertis donc entre nous que vous pouvez regarder cette affaire comme rompue; car il n'est rien de plus économe que cette puissance, lorsqu'il s'agit de dépenser de l'argent. Si dont vous le trouvez bon, nous laisserons tomber cette affaire, et vous pouvez être persuadée que je n'en parlerai à personne. Je me suis d'abord attendu que la somme serait trop peu considérable pour vous accommoder; il n'est pas juste que vous vous incommodiez pour eux, ainsi je compte que ma négociation s'en<311>dormira tout doucement, et que dans les conjonctures présentes ce sera le meilleur.
Je vous prie, ne touchez point ces matières dans vos lettres qui vont par la poste; elles sont toutes ouvertes en Saxe. Je souhaite de tout mon cœur que vous jouissiez d'une parfaite santé et que vous pensiez dans vos heures perdues à un frère qui est avec toute la tendresse possible, ma très chère sœur, votre très fidèle frère et serviteur
Federic.
Daignez faire mille amitiés au Margrave.
Nach der Ausfertigung im Königl. Hausarchiv zu Berlin. Eigenhändig.
310-1 Von diesen Briefen liegt in der Sammlung der Briefe der Markgräfin von Baireuth im Königl. Hausarchiv zu Berlin nur der eine vor, d. d. 13. März 1751.
310-2 Vergl. S. 294.