4875. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Potsdam, 6 avril 1751.

Les rapports que vous m'avez faits en date du 23 et du 26 du mois dernier, m'ont été bien rendus. Si je suis content d'apprendre par vous que la cour de Londres n'adopte point ces mesures violentes que celle de Vienne voudrait bien lui inspirer au sujet de l'affaire de l'élection d'un roi des Romains, mais qu'elle lui prêche plutôt de la modération, je ne le suis pas moins de la justesse de vos rapports et des soins que vous apportez pour m'informer exactement de ce qui<322> peut regarder mes intérêts. Continuez seulement d'y avoir la même attention, je vous en saurai tout le gré possible; car. bien que vous ne soyez actuellement et dans le moment présent qu'une personne, pour ainsi dire, passive qui ne fait que d'entendre et observer, vos rapports me sont toujours bien intéressants, parcequ'ils me servent en partie pour me diriger dans les affaires. Au surplus, tâchez de votre mieux d'observer de bien près les allures du comte de Richecourt, car je suis bien persuadé qu'autant que la cour de Vienne sera piquée de ce que celle de Londres hésite d'adopter ses projets, elle n'en éclatera pas, mais tentera plutôt d'employer tous les artifices qu'elle saura imaginer pour parvenir à ses fins.

Federic.

Nach dem Concept.