4898. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Potsdam, 20 avril 1751.

J'ai reçu le rapport que vous m'avez fait du 10 de ce mois. Je dois présumer que les évènements inopinés arrivés depuis peu ne doivent guère être favorables aux desseins vastes conçus de la cour de Vienne. Celui de la mort du prince des Galles et la santé chancelante du roi d'Angleterre doit empêcher sans doute le ministère britannique de prendre sur soi quelque affaire tant soit peu scabreuse, et s'il ne laisse pas tout-à-fait tomber l'affaire de l'élection d'un roi des Romains, il se gardera au moins de n'y rien entreprendre par voie de violence, d'autant plus que la nouvelle qu'il a reçue de la défection de l'électeur de Cologne, l'a tout étourdi, de même que le roi d'Angleterre, à ce que j'apprends.

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D'ailleurs la déclaration faite du nouveau roi de Suède dont vous êtes déjà informé, doit couvrir de confusion la cour de Vienne, si elle n'a pas bu toute honte, de tous les mensonges dont elle a abusé jusqu'ici ses alliés sur le sujet de la Suède et de moi, en nous attribuant des desseins et des concerts également faux et ridicules.

Au reste, les lettres de Pologne confirment ce que je vous avais marqué touchant l'invasion des Tartares de Crimée dans le territoire des Cosaques russes; l'on croit que cette affaire pourrait avoir des suites, d'autant plus qu'un des commandants russes d'une place auprès du Dnieper a fait informer le gouverneur de Kiovie que les Cosaques faisaient mine de vouloir se soustraire de la domination de la Russie, et qu'il y avait bien à craindre qu'ils n'eussent le dessein de retourner à la protection de la Porte Ottomane.

Federic.

Nach dem Concept.