5053. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.
Potsdam, 14 août 1751.
Votre relation du 3 de ce mois m'est bien parvenue. Comme le comte Flemming sera apparemment arrivé à Londres, vous devez vous appliquer au possible afin de bien pénétrer tout ce qui se négociera avec lui. Personne ne doute qu'on ne conviendra avec lui d'un traité de subsides; l'on m'assure même que sa cour attend avec impatience ses nouvelles de la conclusion faite. Il y a des gens qui ne laissent pas de faire bien des réflexions sur la facilité avec laquelle la cour de Dresde se prête aux conditions des ministres anglais, car quoiqu'on sache que la première est dans un besoin d'argent extrême, après que la<429> France ne veut plus fournir des subsides, cependant la somme qu'elle s'en procure par la conclusion du susdit traité, ne paraît du tout être un objet considérable pour que cette cour-ci renonce au dédommagement qu'elle a à prétendre à la charge de la cour de Vienne429-1 et sur lequel elle n'a voulu point se relâcher jusqu'ici; il y a même des gens qui croient avoir lieu de supposer que, parceque la cour de Saxe avait bien voulu sacrifier ces prétentions et entrer dans toutes les conditions sans aucun autre avantage que celui de subsides bien modiques, il faudrait qu'on lui eût fait entrevoir quelqu'autre avantage capable de balancer le sacrifice qu'elle fait. Je ne vous communique toutes ces conjectures que pour vous mettre à même d'approfondir d'autant mieux tout ce qui se fait à cet égard là où vous êtes.
Federic.
Nach dem Concept.
429-1 Vergl. Bd. V, 503.