5068. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A BAIREUTH.
[Potsdam], 24 [août 1751J.
Ma très chère Sœur. J'ai été assez heureux que de recevoir deux de vos lettres aujourd'hui, avec celle du Margrave dans la dernière. C'est sur ce sujet que je me presse de vous répondre le premier. Vous pouvez bien croire, ma chère sœur, que je me prêterai avec plaisir à tout ce qui peut faire du plaisir aux deux Margraves, et je crois même que ce renouvellement des vieux pactes pourra rétablir une meilleure union entre vous et le margrave d'Ansbach, en détrompant ce dernier de toutes les chimères dont on l'a bercé. C'est dans ce sens-là que j'ai répondu au margrave de Baireuth.437-1
Je connais Seckendorff depuis longtemps; il passait pour un fat dans le temps qu'on l'appelait le cardinal Nepoti, et depuis ce temps-là je crois qu'il a ajouté à tant d'autres belles qualités une grande présomption, accompagnée de beaucoup de suffisance. Si la cour de Vienne lui paie une grosse pension, c'est assurément de l'argent mal employé; car lui et sa cour ne valent pas la peine d'être corrompus. Je suis charmé de ce que votre santé soit au moins passable; je vous fais mille excuses de finir si brusquement, mais il faut que j'aille à Berlin. En vous embrassant mille fois, je vous prie de me croire, ma très chère sœur, votre très fidèle frère et serviteur
Federic.
Nach der Ausfertigung im Königl. Hausarchiv zu Berlin. Eigenhändig.
437-1 Das Schreiben an den Markgrafen liegt nicht vor.