5110. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.
Potsdam, 28 septembre 1751.
Vous avez bien fait de communiquer en conséquence de mes ordres aux ministres de France l'avis qui m'est parvenu au sujet de ce que la cour de Vienne trame avec celle d'Espagne.464-2 Je suis persuadé que vos soupçons que la cour où vous êtes dissimule son indignation contre le ministère d'Espagne, sont justes. Je sais que les ministres de France traitent de franche chimère ce qu'on dit d'un projet entre l'Archiduc aîné d'Autriche avec l'infante de Parme,464-3 et qu'ils voudraient faire passer les négociations entre les cours de Vienne et de Madrid de peu d'étendue et de consistance. Je ne leur serai cependant point garant qu'ils ne s'abusent pas, et ils ont raison d'éclairer de fort près tout ce que les cours de Londres et de Vienne négocient à Madrid. Il est constaté qu'ils emploieront toute leur adresse, afin de détacher, s'il y a moyen, l'Espagne de la France ou de leur inspirer de la méfiance l'un contre l'autre. Si cela leur réussit, ils croiront avoir obtenu<465> leur grand but, quand même ils ne pourraient amener l'Espagne à prendre des mesures directement ou indirectement contre la France.
Federic.
Nach dem Concept.
464-2 Vergl. S. 445.
464-3 Vergl. S. 428.