5159. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.
Potsdam, 26 octobre 1751.
J'ai reçu à la fois vos deux rapports du 1er et du 4 de ce mois. Bien qu'il y ait des gens en Angleterre qui, selon vous, envisagent l'affaire de l'élection d'un roi des Romains dans une perspective bien éloignée encore, j'ai néanmoins tout lieu de croire qu'elle fera le principal objet du voyage que le roi d'Angleterre va faire l'année qui vient à Hanovre. Il serait intéressant et beau que de pouvoir découvrir quelles seront les voies dont ce Prince voudra se servir pour conduire cette affaire à sa réussite, et quel sera son plan. A la vérité je connais toute la difficulté qu'il y a pour pénétrer avec justesse de pareilles choses; malgré cela, je serais très aise si vous employiez toute votre habileté, afin de me contenter au possible là-dessus.
Un traité entre Vienne et l'Espagne pour l'affermissement de la tranquillité de l'Italie me paraît bien difficile, pour ne pas dire impossible, vu les intérêts différents de ces deux cours qui ne permettront que fort difficilement de s'accorder là-dessus, et, supposé qu'elles en conviennent, le moindre évènement favorable à l'une ou à l'autre de ces cours rendrait vains tous les engagements qu'on aurait pris là-dessus.
Federic.
Nach dem Concept.