5166. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE HÆSELER A COPENHAGUE.
Potsdam, 30 octobre 1751.
Votre dépêche du 23 de ce mois m'est bien arrivée, et j'ai tout lieu d'être satisfait du portrait que vous m'avez tracé du ministre Bernstorff. Comme il faut cependant avoir de plus longues habitudes pour bien reconnaître le vrai caractère d'un personnage que vous ne les avez eues à l'égard dudit ministre, vous devez vous appliquer de le pénétrer plus encore, afin de rectifier à la suite; si peut-être vous avez failli dans l'un ou l'autre des traits que vous avez faits sur son sujet, ou de me le caractériser encore plus, si vous démêlez d'autres circonstances encore que le peu de temps que vous le fréquentez, a fait échapper à vos lumières.
Quant à la négociation du Danemark avec la Russie, il me paraît que M. Lemaire est peut-être un peu trop prévenu sur la droiture des ministres de la cour de Copenhague, et qu'il sera nécessaire en conséquence que, pour être plus exactement instruit des menées des ministres du parti opposé, vous devez tâcher habilement de vous attacher quelqu'un de la chancellerie danoise ou tel autre qui a la confiance du ministère, afin d'en tirer adroitement de bons avis de lui. Au surplus, je puis vous marquer que j'ai des avis sûrs de Pétersbourg que le sieur de Maltzahn y est arrivé le 3 de ce mois et qu'il n'aura ses audiences qu'après que le comte Lynar se sera congédié de l'Impératrice, que<503> cela pourrait bien traîner jusqu'au temps qu'il aura vu s'il y aura des apparences que ces négociations touchant la cession du Holstein qui sont actuellement sur le tapis et que le chancelier Bestushew voudrait bien finir avec le comte Lynar, sauront être menées par celui-ci à leur consistance.
Federic.
Nach dem Concept.