5169. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Potsdam, 2 novembre 1751.

Selon mes nouvelles, l'on regarde à Vienne la négociation entre cette cour et celle de Madrid comme actuellement parvenue à sa perfection, après que le comte Starhemberg s'y est rendu de Lisbonne par ordre de sa cour pour mettre la dernière main à la convention, parceque la maladie du prince Esterhazy l'avait empêché d'y mettre la dernière main. L'on regarde cette convention comme l'ouvrage de la Reine - Impératrice et de celle d'Espagne, parceque cette dernière était bonne Autrichienne, et que l'Angleterre, profitant de ses bonnes dispositions, avait par le sieur Keene ouvert cette négociation, qui cependant n'avait pas été consultée sur les suites, de façon qu'elle en avait porté même des plaintes. L'on présume que celles-ci ont été sur le commerce des États de l'Impératrice-Reine et de l'Espagne, l'on ne croit pas cependant cet article fort avancé entre eux. On prétend que le Sardinois n'a pas été du secret de la convention et qu'il en a porté des plaintes aux deux cours, qui l'ont assuré que, dès qu'elle serait parvenue à sa maturité, on le ferait inviter à l'accession, mais qu'on ignorait le parti que ce Prince irait prendre. Qu'au surplus, la cour de Vienne avait fini actuellement avec celle de Turin de régler leurs limites et les différentes liquidations des prétentions réciproques. Je vous informe de toutes ces particularités, afin de vous mettre sur la voie de pénétrer au possible, là où vous êtes, ce qui en est, et de m'en faire votre rapport. J'accuse au reste votre dépêche du 19 dernier.

Federic.

Nach dem Concept.