5196. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.
Potsdam, 16 novembre 1751.
Les nouvelles que nous avons de la plus fraîche date de Hollande, ne s'accordent pas tout-à-fait avec ce que vous présumez des suites de la mort du prince d'Orange. L'on dit que tout plie aveuglément pour la Princesse douairière, et, quoiqu'il y ait des gens qui regrettent les fers qu'on s'est forgés soi-même, cependant presque tout le monde est entraîné par le torrent. La Régente a nommé elle-même son conseil privé, qui est composé des personnes que ci-devant; les députations des provinces se succèdent l'une après l'autre pour la reconnaître de Gouvernante; les deux Bentinck ont le plus d'autorité, et le lord Holdernesse fait des merveilles pour les maintenir; il inspire à la Princesse qu'eu égard à l'âge mineur de ses enfants, elle songe dès à présent<528> d'établir une régence affidée pour l'administration de la tutelle, en cas qu'elle décédât pendant leur minorité, pour assurer d'autant plus la succession héréditaire et pour perpétuer son autorité. A l'occasion de tout ceci, je conclus que nous avons bien fait d'abandonner la négociation touchant la vente des domaines en Hollande; la mort du Stathouder aurait tout rompu, et je ne m'imagine pas que sous une minorité et sous une tutelle l'on voudra rentrer en matière.
Federic.
Nach dem Concept.