<231> d'autre. Vous savez de quelle manière je me suis expliqué envers la Reine, ma sœur, sur ce sujet; j'ai fait encore des insinuations là-dessus au comte de Lieven1 avant qu'il soit parti d'ici; j'ai fait mes tentatives auprès de la cour de France, ainsi qu'il n'y a point de ma faute si les choses prennent un aussi mauvais train qu'elles le font actuellement.

Federic.

Nach dem Concept.


5621. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE MALTZAHN A GRODNO.

Potsdam, 7 octobre 1752.

La dépêche que vous m'avez faite du 26 du mois dernier, m'a été bien rendue. Quant aux moyens pour rompre la Diète, il faut bien que je les abandonne simplement à votre dextérité et à votre adresse, vu que vous êtes sur les lieux pour en juger vous seul et pour agir selon les occurrences et par des ressorts que vous estimerez les plus propres pour parvenir à votre but, quoiqu'en attendant je sois de l'opinion qu'il conviendra de rompre cette Diète le plus tôt qu'il sera possible, pour n'avoir à craindre les incidents; ce qu'il faut pourtant que je laisse uniquement à vos soins, à votre prudence et à votre discrétion.

Pour ce qui regarde le ministre de France, je suis toujours du sentiment que, du caractère que je lui ai reconnu, vous disposerez de lui selon votre gré, pourvu que vous flattiez adroitement son ambition : en faisant semblant de vous laisser conduire par ses avis, vous le mènerez où vous voudrez, ce que je considère comme le seul moyen de faire an bon parti de lui.2

Au surplus, ne négligez pas les avis touchant les sommes dont le chevalier Williams doit être muni pour faire subsister la Diète et pour induire la République à l'accession du traité de Pétersbourg. Quoique je n'ignore point l'esprit économe du ministère britannique, qui ne voudra jeter des sommes fortes auprès les Polonais, néanmoins il se pourrait qu'on voudrait hasarder quelque chose, pour se faire honneur du succès auprès du Parlement qu'on va assembler en Angleterre, et pour préparer d'ailleurs les moyens à faire réussir le grand plan en faveur du prince Charles de Lorraine, ainsi que vous ferez toujours bien d'observer et d'éclairer les allures du sieur Williams, pour ne point être sa dupe.

Du reste, je viens de réitérer mes ordres à la caisse de légation, pour qu'elle doive s'arranger en sorte qu'elle vous remette incessamment les 50 ducats que vous êtes [obligé] de payer pour loyer de la maison que vous occupez à Grodno.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Anfang Juli 1752. Vergl. S. 130. 134. Lieven überbrachte den schwarzen Adlerorden des verstorbenen Königs von Schweden.

2 Vergl. S. 210. 215.