<282> vos soins pour être bien au fait des nouvelles que le ministère en Suède reçoit du ministre suédois à Constantinople par rapport aux affaires de Turquie, afin de m'en instruire avec exactitude.

Au surplus, je veux bien vous dire qu'il m'a paru un peu suspect que la Reine, ma sœur, reste depuis quelque temps toujours en arrière à Ulrichsdahl, quand le Roi son époux va à Stockholm, et que je commence à soupçonner que son incommodité aux dents ne pourrait être qu'un prétexte pour couvrir quelque dessous des cartes. Ma volonté expresse est donc que, s'il y en a quelque chose ou s'il y a peut-être quelque refroidissement ou quelque brouillerie entre le Roi et la Reine, vous devez me le marquer tout naturellement, sans me cacher la vérité sur aucune circonstance; vous observerez en même temps que vous n'adresserez alors votre rapport qu'à moi seul et immédiatement.

Federic.

Nach dem Concept.


5697. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE HÆSELER A COPENHAGUE.

Potsdam, 12 décembre 1752.

J'ai reçu vos rapports du 2 et du 5 de ce mois. L'application que vous mettez pour vous bien orienter sur la conduite équivoque que la cour de Danemark tient actuellement, a toute mon approbation; aussi ferez-vous bien de continuer à donner toute votre attention pour pénétrer au possible le dessous des cartes. Cependant gardez-vous bien de ne faire paraître ni trop d'empressement ni inquiétude làdessus; car, autant qu'il m'en paraît, tous les grands mouvements qu'on fait paraître, n'aboutiront, à la fin, à rien ou à peu de chose, et la cour où vous êtes ne pourrait choisir plus mal son temps que dans les conjonctures présentes, si elle s'avisait de vouloir rompre ouverte ment avec quelque puissance.

Federic.

Nach dem Concept.


5698. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.

Berlin, 12 décembre 1752.

Votre dépêche du 1er de ce mois m'a été bien rendue. Comme j'apprends que M. de Contest continue encore dans son irrésolution par rapport à des mesures à prendre pour faire éloigner de la cour de Copenhague un ministre aussi mal intentionné pour la France et ses alliés que le sieur de Bernstorff, il faut bien que je me contente du fidèle avis que j'ai donné à la France là-dessus. Mais, malgré cela, vous ne laisserez pas de prendre la première occasion convenable que vous saurez trouver pour dire de ma part à M. de Saint-Contest que je croyais fort qu'on regretterait de n'avoir point voulu suivre mon